En Côte d’Ivoire, c’est le sauve-qui-peut à Abidjan

A la gare routière d'Adjamé, des familles fuyant la violence, espèrent monter dans les bus pris d’assaut, à Abidjan, le 20 mars 2011.

Par RFI

Les forces qui soutiennent Alassane Ouattara, le président reconnu par la communauté internationale, ont pris lundi 21 mars 2011 la ville de Bloléquin dans l’Ouest, alors qu’à Abidjan des milliers de jeunes partisans de Laurent Gbagbo, le président sortant, voulaient entrer dans l’armée. La flambée des violences nées de la crise post-électorale fin novembre-début décembre, fait craindre une guerre civile en Côte d’Ivoire. Près de 440 personnes ont été tuées depuis fin 2010, selon l’ONU et de plus en plus d’habitants quittent aujourd’hui Abidjan.

Les premiers témoins de l’exode des Abidjanais qui fuient l’insécurité, ce sont les transporteurs. Difficulté d’abord pour arriver aux gares routières : le trafic interurbain dans la capitale économique ivoirienne ayant fortement diminué au fil des semaines depuis près de 4 mois.

Mais une fois arrivé à une gare routière, il n’est pas certain de pouvoir partir le même jour comme l’explique un transporteur qui veut garder l’anonymat : « Nombre de véhicules n’arrivent pas à transporter la population qui veut sortir d’Abidjan, parce qu’il y a plus de personnes… Les transporteurs ont augmenté les prix parce que les véhicules sont obligés de quitter rapidement l’intérieur du pays pour aller prendre les gens [à Abidjan] pour les transporter ».

Les Africains non-Ivoiriens essayent de rentrer dans leurs pays alors que les nationaux tentent de se replier dans leurs localités d’origine : Bangolo, Daloa, Issia, Gagnoa ou encore Bondoukou… Tous fuient l’inconnu du lendemain dans certaines communes d’Abidjan. Mais une fois montés dans les cars, les passagers ne sont pas sûrs d’arriver à leur destination en possession de leurs bagages.

Le témoignage d’un autre transporteur : « La sécurité n’est pas garantie. On arrête les cars, les ‘corps habillés’ [militaires ou policiers, NDRL] ou les miliciens fouillent les passagers. On leur arrache tout ce qu’ils ont comme biens. Il y a trop de tracasseries sur la route ».

Alors que des milliers d’Ivoiriens quittent Abidjan en ce moment pour l’intérieur du pays, plus de 90 000 autres ont fui les tensions dans la zone ouest, depuis le mois dernier, pour se réfugier au Liberia.

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